La Tour de Crest

La Tour de Crest

La tour de Crest,située à environ 1h de La Maison de Paul & Margaux, est un imposant vestige s'élevant à 52 mètres de hauteur du château de Crest dans la Drôme (Auvergne-Rhône-Alpes), est, avec celui de Vincennes, l'un des plus hauts donjons d'Europe.

Historique :

En 1120, une lettre du pape Calixte II dit provenir du château de Crest, Castrum Cristam. C'est durant cette même époque que se développe au pied de la tour un bourg médiéval qui prend le nom du château, et que porte également le seigneur Arnaud de Crest. L’étymologie du nom est le latin crista, « crête ».

Possession des Arnaud, le château et la seigneurie passent, par un mariage, aux mains de la famille de Guillaume de Poitiers. S’ensuit une longue rivalité entre les deux familles, qui voit triompher définitivement les Poitiers. 

Lors de la croisade contre les Albigeois, le seigneur Aymar II de Poitiers, comte de Valentinois prend le parti du comte de Toulouse, Raimond VII, qui revendique d’ailleurs la possession du Vivarais, bien que son père Raimond VI et lui-même en aient été spoliés par le pape. En 1217, Simon de Montfort, chef des croisés, quitte la ville de Toulouse, qu’il occupe non sans difficultés, pour venir au-devant de Raimond en Provence. Après avoir pris Beaucaire, Montfort remonte jusqu’à Viviers. Là, aidé par l’évêque qui lui procure des barques, il traverse le Rhône et gagne Montélimar puis, détruisant plusieurs villages au passage, il met le siège devant la forteresse de Crest. Montfort reçoit alors une lettre de sa femme, restée à Toulouse : il feint d’être de bonne humeur, déclare que ce sont de bonnes nouvelles pour lui, et grâce à l’intervention de l’évêque de Die, Adhémar de Poitiers accepte de ne pas intervenir contre Montfort. En réalité, la lettre dit que Raimond, profitant de son absence, a repris Toulouse. Simon de Montfort doit rentrer en hâte remettre le siège devant Toulouse, où il trouvera la mort en 1218. Crest aura été le point le plus oriental de la guerre contre les Cathares. 

En 1394, le château de Crest possède une grande tour carrée en pierre de taille. Au xive siècle, le vieux donjon roman s'est vu doublé. 

Richelieu sur les ordres de Louis XIII fait détruire le château de Crest dont il ne reste que la tour massive dominant la ville. 

Les galeries supérieures du donjon, défensives à l'origine, sont transformées en prisons : s’y succèdent protestants après la révocation de l'édit de Nantes, libertins, républicains, prisonniers de droit commun, opposants au Second Empire, jusqu'en 1873. Les murs sont couverts de centaines de graffiti de détenus. Elle sera, à ce titre, appelée la « Bastille du Sud ». 

La tour de Crest a été classée monument historique le 6 juin 1877. Depuis 1988, elle appartient à la ville de Crest qui permet aux touristes de la visiter.

Les graffitis de la tour :

Ayant servi de prison, notamment pour détenir les Huguenots durant les XVIIe et XVIIIe siècles, les murs sont couverts de nombreux graffitis qui participent à son histoire et ont été l'objet de plusieurs expositions. Certains de ces graffitis sont particulièrement connus comme celui reprenant la figure de d'Artagnan. Aujourd'hui, avec ces témoignages du passé, la tour de Crest conserve une réputation de lieu de répression.

Architecture :

La tour de Crest dans son état actuel occupe la partie nord-est de l’ancien château, dont la base des remparts et les glacis sont encore visibles.

Elle se compose d’une tour quadrangulaire comportant quatre étages, couverte d’une toiture à deux pentes inversées qui recueillaient les eaux de pluie pour alimenter, par un conduit vertical, une citerne située à la base de la tour. À l’origine, c’était une simple terrasse (aujourd’hui salle supérieure) qui fut ensuite recouverte du toit de tuiles plus efficace contre les infiltrations intempestives. Ce corps principal est flanqué d’une tour plus haute, de plan quadrangulaire irrégulier, quasiment triangulaire, dont le plus petit côté correspond à la muraille nord-est du corps principal, dite « mur-bouclier ».

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